La première vie de la revue de Pratiques de formation/Analyses (Saison 1 : 1977-2013)
Pratiques de formation/Analyses a déjà un long passé. Au total, 62 volumes ont été publiés de 1977 à 2013, incluant :
– une préfiguration de la revue sous la forme de trois cahiers Pratiques de formation publiés à Vincennes en 1977, 1978 et 1979 ;
– suivie, de 1980 à 2013, de 37 numéros simples, 14 numéros doubles et un numéro spécial de la revue Pratiques de formation/Analyses ;
– et 8 fascicules dans la collection « Thématiques ».
La revue « première formule » (1980-2013) est créée par Nicole Meyer, alors directrice du service de la formation permanente de Paris 8, qui devient sa rédactrice en chef. La direction de la publication est assurée par Jacques Ardoino. Le numéro un, « Aménagement, management, déménagement », en écho à l’actualité de l’implantation de l’université à Saint-Denis, est publié en 1981. Dans cette première tranche de vie, le service de la formation permanente a l’entière responsabilité de la publication et du financement de Pratiques de formation/Analyses. Après le départ à la retraite de Nicole Meyer, le service de la formation permanente renonce à publier la revue, qui est alors reprise par l’UFR SEPF (Sciences de l’éducation, psychanalyse et français langue étrangère) de Paris 8. Au même moment, Jacques Ardoino souhaitant passer la main, ce sont Jean-Louis Le Grand et Christian Verrier qui reprennent la direction de la publication (jusqu’en 2008 pour Christian Verrier). Francis Lesourd en occupe ensuite la fonction de rédacteur en chef. Mais, sans financement pérenne ni soutien institutionnel, la revue ne peut poursuivre sa route. Le numéro double 64/65, « Pratiques spirituelles : autoformation et interculturalité », paraît en 2013 tandis que se bouclait la préparation d’un numéro de varias qui ne sera jamais publié.
La revue est alors mise en sommeil mais le désir d’en reprendre la publication reste toutefois présent tout au long de ces années, jusqu’à aujourd’hui. Le laboratoire de recherche Experice (Expérience Ressources culturelles Éducation), qui rassemble des équipes des deux Universités Paris 8 Vincennes Saint-Denis et Paris 13 (aujourd’hui Sorbonne Paris Nord), s’en donne l’objectif dans le cadre de son projet quinquennal publié en 2018.
Relancer la revue (2020-2022)
Un petit comité se réunit le 10 décembre 2020 pour échanger quelques idées et perspective pour une reprise de la revue. Les temps et les usages ayant changé, une publication entièrement en ligne semble alors s’imposer et la décision de tenter l’aventure est prise. Les réunions s’enchaînent avec une régularité mensuelle sur les années 2021 et 2022, avec un groupe de relance de la revue qui s’étoffe, devient interuniversitaire et diversement composé d’enseignant·es-chercheur·ses titulaires, de responsables associatifs, de jeunes docteur·es, de doctorant·es, ainsi que de mastérant·es.
En effet, la revue se veut formative. Un premier flyer réalisé au cours de l’année 2021 pour faire connaître les grandes lignes du projet met l’accent sur cette spécificité, en soulignant que toute participation à la revue – que ce soit en écrivant des articles ou bien en tant que membre du comité de rédaction, d’un groupe de réflexion sur une thématique ou sur la coordination d’un numéro, ou encore en tant que responsable d’une rubrique –, est formatrice en soi. Tous les rôles sont ouverts à toutes et tous, quel que soit leur statut. Il s’agit de se former dans l’action, de réfléchir en marchant, de se confronter aux imprévus et d’essayer d’y trouver collectivement des réponses adaptées.
Les membres du comité de rédaction s’engagent pour une durée au moins égale à deux ans, qui vaut également pour les doctorant·es. Leur participation est reconnue par l’école doctorale qui valide leur participation à ce travail comme une formation à l’édition scientifique, à inscrire dans leur portfolio. La durée de l’engagement minimum est réduite à un an seulement pour les mastérant·es. La participation aux travaux entre dans la validation du master de sciences de l’éducation, parcours « Éducation tout au long de la vie » de Paris 8, et ouvre à l’obtention d’ECTS. La part des statutaires dans le comité de rédaction doit permettre d’assurer la pérennité de la revue, mais elle ne se traduit pas par un pourcentage ou un quota minimum, qui ne garantirait pas mécaniquement la solidité du travail d’encadrement.
Au jour où nous écrivons ces lignes, ont fait partie de ce groupe de relance :
– 7 doctorant·es et 5 docteur·es (Paris 8, Sorbonne Paris Nord, Sorbonne Nouvelle, Paris Est-Créteil, Pau et Pays de l’Adour) ;
– 4 étudiant·es en master ou récemment diplômé·es (Paris 8) ;
– 7 titulaires (Paris 8, Paris Cité, Paris Est-Créteil, Orléans) ;
– un responsable national d’une association d’éducation populaire.
Leurs noms apparaissent pour la plupart dans le texte de présentation de la revue (colonne de gauche de la page Internet de la revue), dans la liste des membres du comité de rédaction.
La Saison 2 de Pratiques de formation/Analyses : une nouvelle histoire ? (2023…)
Le travail le plus long pour entamer cette Saison 2 a consisté à élaborer le nouveau projet de Pratiques de formation/Analyses, des premières idées à sa définition effective. Pour cela, il a fallu débattre, mettre en place des outils de travail collaboratif et aboutir à des décisions concrètes sur de multiples sujets, cités en vrac ici dans une liste à la Prévert : élaboration de la ligne éditoriale, organisation et constitution d’un comité scientifique, conception des rubriques, contacts avec les instances, recherche de soutiens institutionnels et financiers (nous remercions ici le laboratoire Experice et la direction de la recherche de Paris 8, qui ont apporté une aide financière au projet), commandes des contenus et construction du premier numéro – ce numéro 66 –, choix des normes de référencement, réflexion sur une identité visuelle, recherche de partenaires associatifs, rédaction d’appels à articles pour les numéros suivants... Et, surtout, recherche d’un éditeur.
À l’automne 2021, nous avons déposé un dossier-projet aux Presses universitaires de Vincennes (PUV) en expliquant notre démarche et en sollicitant une prise en charge de l’édition de notre revue. Le projet a été examiné en comité scientifique peu de temps après. Il a été « bien reçu », mais avec quelques « points de vigilance » à lever ; ce à quoi nous nous sommes employés, avant de renvoyer un complément d’informations en janvier 2022. Cette fois, la réponse est positive. C’est un grand soulagement ! Sans le soutien des PUV, le destin de la revue n’était pas assuré. Pour le moins, la publication du numéro 66 – dont la réalisation était alors déjà bien entamée – aurait été repoussée à une date bien ultérieure, le temps de trouver un autre soutien institutionnel… Restait alors toute la mise en forme concrète de notre collaboration à mettre en œuvre avec les PUV : choix d’une maquette numérique, création d’un site dédié et tout ce qu’implique le travail d’édition proprement dit, qui a occupé les derniers mois précédant la publication de ce numéro, en janvier 2023.
Le groupe de relance s’est également montré sensible à l’importance de l’histoire de la revue et à la question de ses archives. Très tôt, la question de la mise en ligne à disposition du grand public des anciens numéros s’est imposée à nous comme la meilleure solution pour garder une trace de la vie antérieure de Pratiques de formation/Analyses. Mais cela nécessitait de gros moyens, que nous n’avions pas, pour réaliser ce travail en interne. Nous avons donc sollicité une prise en charge de la numérisation des anciennes publications par Persée. Un petit groupe s’est plus particulièrement investi dans ce chantier. Déposer le dossier (juin 2022) a nécessité un gros travail de recherche des numéros car, si les listes existent bien, les volumes physiques sont éparpillés en de nombreux endroits. Certains numéros sont disponibles en de très nombreux exemplaires, quand d’autres manquent à l’appel… Il s’est agi de les rassembler tous et de dresser la liste de tous les anciens contributeurs et contributrices afin de les contacter pour recevoir leur autorisation, préalablement à une mise en ligne. Ce chantier est encore en cours au moment de l’écriture de ces lignes...
Le souci des archives concerne aussi le temps présent. Garder une trace de la relance de la revue, grâce aux comptes-rendus des nombreuses réunions et des différentes actions entreprises au cours des trois dernières années – le tout conservé avec un accès direct des membres du collectif de relance dans l’espace collaboratif en ligne –, répond à cette préoccupation.
Espérons que la constitution et la mise en valeur de cette mémoire pourra, un jour futur, motiver un ou une étudiante à entreprendre une véritable histoire de la revue. Celle-ci mérite en effet d’être écrite, dans le sens où elle peut éclairer l’histoire plus vaste de l’Université Paris 8 et, plus largement encore, celle des évolutions de l’enseignement supérieur depuis les années 1970.
Le collectif de relance de la revue Pratiques de formation/Analyses